vendredi 10 août 2012

Bilan Natation (2/2)


Les Etats-Unis sont une nouvelle fois les grands gagnants de ces compétitions de natation, la France quant à elle, réalise sa meilleure performance et peut être fière de son parcours.


On le savait, et la logique a été respecté, les Américains ont écrasé les compétitions de natation, avec 31 médailles (à ce jour toujours mieux que l’Equipe de France Olympique), dont 16 en or, 9 en argent et 6 en bronze. Dans la lignée de ses performances des 3 dernières olympiades, tout va pour le mieux pour la natation US. Et quand on regarde de plus près ses résultats lors des qualifications olympiques, on se dit que le réservoir de cette nation est infini, et ne risque pas de souffrir de disette de médaille dans 4 ans. Quatre des cinq nageurs les plus récompensés de cette semaine sont américains (Phelps, Lochte, Franklin et Schmitt). Emmené par un Michael Phelps encore une fois au dessus du lot, quasiment tous les grands titres sont tombés dans leur escarcelle (hormis peut-être le 4 X 100 NL masculin et le 100 m NL féminin).



Michael Phelps, héros national depuis Athènes, qui, malgré un début de semaine poussif (une quatrième place et deux deuxièmes places), a su monter en régime, pour terminer sa carrière par 4 médailles d’or olympique, rien que ça ! Et finalement, son rival annoncé, Ryan Lochte, a qui on pouvait prédire 6 médailles du plus beau métal, aura déçu (sauf le 400 m 4N), et ne remportant « que » 5 médailles (2 or, 2 argent, 1 bronze, dont 2 relais). La petite erreur du Team USA, a mon sens, a été d’aligner Lochte (et Phelps a un degré moindre) dans le relais 4 X 100 NL, qu’ils ont perdu face aux français, alors que d’autres sprinters américains auraient sans doute pu nager plus vite. Mais la volonté de faire des héros mondiaux qui écrase tout a connu ses limites lors de ce relais, et a été payé cash. Tant mieux pour nous, Français !

Du côté féminin, les Américaines ont écrasé la concurrence sur presque toutes les courses, grâce à une sélection de jeunes nageuses, que l’on peut espérer revoir dans 4 ans à Rio.

Désormais, la petite lacune de la natation américaine résident dans leur faibles nombre de brasseur homme (Brendan Hansen était le chef de fil, à 31 ans). Pas de quoi s’inquiéter pour eux dans un futur proche…


Du côté français, superbe moisson de 7 médailles, ce qui n’était pas arrivé depuis le début du XXème siècle. Dont 4 titres, et une répartition des médailles bien équilibrée entre les hommes et les femmes (ce qui faisait grandement défauts ces dernières années). Camille Muffat et Yannick Agnel, les nageurs de l’Olympic Nice Natation, ont été les meneurs de cette délégation et ont permis d’obtenir pas moins de 6 des 7 médailles françaises…

Ce qui a pu être marquant, a été la confiance qu’ont dégagé ces nageurs français. Elle vient selon moi de 8 années de natation plutôt sur la pente ascendante, et surtout, à un dimanche 29 juillet 2012 marqués par les titres successifs de Camille Muffat sur 400 m NL et de Y.Agnel, A.Leveaux, C.Lefert et F.Gilot au 4 X 100 m NL. A partir de à, le contrat était rempli, plus de pression, et les nageurs français ont pu nager au maximum de leurs capacités, sans pression de résultats supplémentaire.

Sport leader à Londres de l’Equipe de France Olympique avec le judo, la natation française, bien qu’au sommet de son art, n’est pas pour autant sans défaut. Notamment sur son manque de densité. Forte dans les épreuves de nage libre et en dos, le reste est totalement désert. Le papillon et le 4N ont été aux abonnés absents, avec seuls quelques engagés qui n’ont pas passé les stades des séries, mais aussi la brasse, orpheline de Hugues Duboscq, qui doit se trouver un (ou une) nouveau leader. L’image qui démontre bien ce manque de densité dans de nombreuses épreuves est le classement des nations au 4 X 100 m 4N : aucun des deux relais français n’a accédé à la finale. Ce qui peut faire tâche pour la troisième nation de ces bilans de natation.

Autre point noir : la « vieillesse » de cette équipe de France. Expérimentée, construite sur plusieurs années, la plupart des nageurs auront plus de 30 ans Rio, et auront beaucoup de mal pour lutter face aux jeunes requins de la natation mondiale. Comme après toute apogée, il faut se préparer une petite rechute, normale, et c’est derrière Yannick Agnel que va devoir se construire cette nouvelle équipe de France, qui je l’espère, nous fera encore vibrer comme elle l’a fait aux Jeux Olympiques à Londres.