Les Etats-Unis sont une nouvelle fois les grands gagnants de
ces compétitions de natation, la France quant à elle, réalise sa meilleure
performance et peut être fière de son parcours.
On le savait, et la logique a été respecté, les Américains
ont écrasé les compétitions de natation, avec 31 médailles (à ce jour toujours
mieux que l’Equipe de France Olympique), dont 16 en or, 9 en argent et 6 en
bronze. Dans la lignée de ses performances des 3 dernières olympiades, tout va
pour le mieux pour la natation US. Et quand on regarde de plus près ses
résultats lors des qualifications olympiques, on se dit que le réservoir de
cette nation est infini, et ne risque pas de souffrir de disette de médaille
dans 4 ans. Quatre des cinq nageurs les plus récompensés de cette semaine sont
américains (Phelps, Lochte, Franklin et Schmitt). Emmené par un Michael Phelps
encore une fois au dessus du lot, quasiment tous les grands titres sont tombés
dans leur escarcelle (hormis peut-être le 4 X 100 NL masculin et le 100 m NL
féminin).
Michael Phelps, héros national depuis Athènes, qui, malgré
un début de semaine poussif (une quatrième place et deux deuxièmes places), a
su monter en régime, pour terminer sa carrière par 4 médailles d’or olympique,
rien que ça ! Et finalement, son rival annoncé, Ryan Lochte, a qui on
pouvait prédire 6 médailles du plus beau métal, aura déçu (sauf le 400 m 4N),
et ne remportant « que » 5 médailles (2 or, 2 argent, 1 bronze, dont
2 relais). La petite erreur du Team USA, a mon sens, a été d’aligner Lochte (et
Phelps a un degré moindre) dans le relais 4 X 100 NL, qu’ils ont perdu face aux
français, alors que d’autres sprinters américains auraient sans doute pu nager
plus vite. Mais la volonté de faire des héros mondiaux qui écrase tout a connu
ses limites lors de ce relais, et a été payé cash. Tant mieux pour nous, Français !
Du côté féminin, les Américaines ont écrasé la concurrence
sur presque toutes les courses, grâce à une sélection de jeunes nageuses, que l’on
peut espérer revoir dans 4 ans à Rio.
Désormais, la petite lacune de la natation américaine
résident dans leur faibles nombre de brasseur homme (Brendan Hansen était le
chef de fil, à 31 ans). Pas de quoi s’inquiéter pour eux dans un futur proche…
Du côté français, superbe moisson de 7 médailles, ce qui n’était
pas arrivé depuis le début du XXème siècle. Dont 4 titres, et une répartition
des médailles bien équilibrée entre les hommes et les femmes (ce qui faisait
grandement défauts ces dernières années). Camille Muffat et Yannick Agnel, les
nageurs de l’Olympic Nice Natation, ont été les meneurs de cette délégation et
ont permis d’obtenir pas moins de 6 des 7 médailles françaises…
Ce qui a pu être marquant, a été la confiance qu’ont dégagé
ces nageurs français. Elle vient selon moi de 8 années de natation plutôt sur
la pente ascendante, et surtout, à un dimanche 29 juillet 2012 marqués par les
titres successifs de Camille Muffat sur 400 m NL et de Y.Agnel, A.Leveaux,
C.Lefert et F.Gilot au 4 X 100 m NL. A partir de à, le contrat était rempli,
plus de pression, et les nageurs français ont pu nager au maximum de leurs
capacités, sans pression de résultats supplémentaire.
Sport leader à Londres de l’Equipe de France Olympique avec
le judo, la natation française, bien qu’au sommet de son art, n’est pas pour
autant sans défaut. Notamment sur son manque de densité. Forte dans les
épreuves de nage libre et en dos, le reste est totalement désert. Le papillon
et le 4N ont été aux abonnés absents, avec seuls quelques engagés qui n’ont pas
passé les stades des séries, mais aussi la brasse, orpheline de Hugues Duboscq,
qui doit se trouver un (ou une) nouveau leader. L’image qui démontre bien ce
manque de densité dans de nombreuses épreuves est le classement des nations au
4 X 100 m 4N : aucun des deux relais français n’a accédé à la finale. Ce
qui peut faire tâche pour la troisième nation de ces bilans de natation.
Autre point noir : la « vieillesse » de cette
équipe de France. Expérimentée, construite sur plusieurs années, la plupart des
nageurs auront plus de 30 ans Rio, et auront beaucoup de mal pour lutter face
aux jeunes requins de la natation mondiale. Comme après toute apogée, il faut
se préparer une petite rechute, normale, et c’est derrière Yannick Agnel que va
devoir se construire cette nouvelle équipe de France, qui je l’espère, nous
fera encore vibrer comme elle l’a fait aux Jeux Olympiques à Londres.