mardi 24 juillet 2012

Au cœur des bassins (2/3)

                                                                  Au cœur des bassins (2/3)



C’est aujourd’hui que la délégation française de natation course a débarqué dans la capitale londonienne. Les nageurs ont récupéré leurs accréditations et pris leurs quartiers dans le village olympique.



Une équipe de France qui arrive à maturité après 10 années de montée en puissance, et affiche ses ambitions : se classer troisième meilleure nation, après les intouchables Etats-Unis et Australie. Je précise 10 années, car la natation tricolore a fait sa révolution en 2001, après le zéro pointé des championnats du monde de Fukuoka. Dès lors, la fédération mena une politique de haut niveau, qui visa a tirer les nageurs vers l’excellence en les recentrant vers des grands pôles d’entrainements, et en rehaussant les minimas de qualifications pour les compétitions internationales. Cette politique fit grincer des dents de nombreux nageurs à cette époque, mais depuis 2008, nous en récoltons les fruits et la natation française se porte au mieux.

En 2008, à Pékin, la moisson avait déjà été de très bonne facture avec une médaille d’or (Alain Bernard 100m NL), deux médailles d’argent (Amaury Leveaux 50m NL et 4 X 100 NL hommes), et trois médailles de bronze (Alain Bernard 50m NL, Hugues Duboscq 100m et 200m Br). Six médailles, toutes masculines, qui ont fait de la natation un des sports les plus en vue aux Jeux Olympiques en France. Les espoirs sont donc importants pour Londres, et les nageurs français savent qu’ils sont attendus au tournant. A une époque où l’escrime ou le cyclisme sur piste français, anciens grands pourvoyeurs de médailles, sont un peu plus à la peine, la natation course porte à bout de bras de nombreuses espérances.
Petit passage en revue de l’effectif français. Douze femmes et dix-sept hommes défendront les couleurs françaises dans le bassin de l’Aquatics Centre. Treize qualifiés (six femmes et sept hommes) en individuel, auxquels on ajoute les relayeurs.


Les forces féminimes

Sans conteste, la plus grande chance de médailles chez les femmes est Camille Muffat. A 22 ans, la nageuse sociétaire de l’Olympic Nice Natation arrive à Londres avec des ambitions plein les valises ! Elle sera alignée sur 200 NL et 400 NL, avec dans les deux cas, l’objectif de la médaille d’or. Meilleure performance mondiale de l’année sur 400, et deuxième meilleure sur 200, elle fait figure de favorite et est tout à fait prête à assumer ce statut. Sa courbe de carrière n’a connu aucune perturbation depuis 7 ans et son éclosion au haut niveau aux championnats de France de Nancy en 2005. Après des championnats de France 2012 à Dunkerque qui l’a vu réaliser des performances de haut vol, alors qu’elle avouait elle-même ne pas s’être totalement préparée pour l’échéance, Camille arrive à Londres dans les meilleures dispositions. Et si la concurrence sera d’un très haut niveau (Schmitt, Adlington et Pellegrini en tête), une des conditions à la réussite sera la gestion de la pression des Jeux et de la plus grande compétition de sa carrière.

Derrière Camille Muffat, les chances de médailles féminines seront plus minces. Nos deux dossistes Laure Manaudou et Alexianne Castel, toutes deux alignées sur 100 et 200m dos auront une carte à jouer. Respectivement 9 et 12ème meilleures performances de l’année sur 200m dos, elles gardent toute leurs chances d’intégrer la finale, et à partir de là, de pouvoir rêver à plus haut. Surtout lorsqu’on observe que la meilleure performance mondiale de l’année n’est qu’à deux secondes de nos deux frenchies !

Ce sera en revanche plus difficile pour Coralie Balmy (alignée sur 400 et 800m NL), Lara Grangeon (400 4N) et Anna Santamans (50 NL). Ces deux dernières étrennant pour la première fois le costume de représentantes de la France aux Jeux Olympiques, l’objectif sera d’emmagasiner de l’expérience pour la suite de leur prometteuse carrière.



Les forces masculines

Protégé d’une trop forte exposition médiatique à l’aube de sa carrière par les Alain Bernard, Fred Bousquet et autre Amaury Leveaux, Yannick Agnel arrive dans la capitale britannique avec le statut de leader masculin de la natation française. Qualifié sur 100m et 200m NL, il sera favori dans les deux épreuves, puisqu’il est troisième et premier sur les rankings mondiaux en 2012. Derrière les deux australiens (Magnussen et Roberts) sur 100m, il survole pour le moment la discipline du 200m. Et cela tombe plutôt bien quand on sait que ce 200m n’est autre que sa nage de prédilection, et celle dans laquelle il compte bien frapper un grand coup ! Bien que novice aux Jeux Olympiques, il tentera de profiter de la défection de Michael Phelps dans cette épreuve, pour essayer de se rapprocher un peu plus de l’or olympique. Reste tout de même à écarter Ryan Lochte, l’allemand Paul Biedermann, toujours présent aux grands rendez-vous, et les asiatiques Park (Corée du Sud), Sun (Chine) et Matsuda (Japon).

Fabien Gilot n’est lui plus un novice dans ce genre de compétition. Médaillé de bronze à Barcelone aux championnats du monde en 2003 dans le relais 4 X 100 NL (course qui fera acte de naissance de la nouvelle natation française), il a déjà été présent à Athènes et Pékin, et arrive à maturité pour Londres, dans sa course fétiche : le 100m NL. 10ème temps cette saison, Fabien sait être présent dans les grandes courses, et a dans un coin de sa tête l’espoir de surprendre tout un monde dans la course reine.

Dans le sprint total, les positions ne sont jamais fixes, et les favoris sont durs à désigner. Florent Manaudou et Amaury Leveaux tenteront donc de se frayer un chemin vers le podium parmi les nombreux prétendants au titre de ce 50 NL. Cesar Cielo qui a claqué un 21’38 aux qualifications brésiliennes semble en bonne position pour défendre son titre, mais tant que la longueur n’est pas nagée, rien n’est joué !

Nos dossistes Camille Lacourt et Benjamin Stasiulis auront deux objectifs différents dans cette compétition. Le premier visera le titre sur 100m et le second ira chercher un podium sur 200m. Co-champion du monde avec Jérémy Stravius et longtemps détenteur de la performance mondiale de l’année, Camille lacourt a vu débarquer d’outre-atlantique une nouvelle fusée : Matt Grevers. Il y’a fort à parier que leur duel sera l’un des grands moments de la semaine dans le bassin olympique. De son côté, Benjamin Stasiulis visera dans un premier temps une qualification en finale du 200m, avec ensuite l’espoir d’accrocher une médaille olympique.

Un peu plus en marge, Damien Joly et Anthony Pannier essayeront de jouer les trouble-fêtes sur ce 1500m NL qui parait très ouvert derrière le coréen Park, à qui la première place paraît promise.  Ou encore Clément Lefert, repêché sur 100m papillon in extremis, et qui nagera sans pression, pour représenter la natation française sur une nage dans laquelle nous sommes bien à la peine au niveau international depuis la retraite de Franck Esposito, il y’a 10 ans…


Les relais

Tandis que les relais féminins sont un peu plus en retrait dans la course aux médailles (hormis peut-être au 4 X 200 NL), les relais masculins en nage libre sont dans la course pour le titre. A commencer par le 4 X 100 NL, qui reste un souvenir brûlant pour tout un pays, après la deuxième place à Pékin derrière le relais américain emmené par un Michael Phelps promis à ses 8 médailles d’or. 3 des 4 relayeurs présents il y’a 4 ans sont de retour et ont bien l’intention de se venger, avec la manière. Le relais 4 X 200 NL sera également à suivre puisque les 4 relayeurs français entrent dans le top 16 des chronos de cette année. Seuls les américains font mieux, et guidée par un Yannick Agnel sur-motivé, La France croit en ses chances !




Coralie Balmy
(400 m nage libre, 800 m nage libre, relais 4x200 m nage libre) 
Alexianne Castel
(100 m dos, 200 m dos) 
Lara Grangeon
(400 m 4 nages) 
Laure Manaudou
(100 m dos, 200 m dos, relais 4x100 m 4 nages) 
Camille Muffat
(400 m nage libre, 200 m nage libre, (100 m dos, 200 m dos, relais 4x100 m 4 nages) relais 4x200 m nage libre) 
Anna Santamans
(50 m nage libre) 
Charlotte Bonnet
(relais 4x200 m nage libre, relais 4x100 m 4 nages) 
Justine Bruno
 (relais 4x100 m 4 nages)
Fanny Babou
(relais 4x100 m 4 nages) 
Ophélie-Cyrielle Etienne
(relais 4x200 m nage libre) 
Margaux Farrell
(relais 4x200 m libre) 
Mylène Lazare
(relais 4x200 m libre)


Yannick Agnel
 (100 m nage libre, 200 m nage libre, relais 4x200 m nage libre, relais 4x100 m nage libre) 
Fabien Gilot
(100 m nage libre, relais 4x100 m nage libre) 
Damien Joly
(1500 m nage libre) 
Camille Lacourt
(100 m dos, relais 4x100 m 4 nages) 
Clément Lefert
(100 m papillon, relais 4x200 m nage libre, relais 4x100 m nage libre, relais 4x100 m 4 nages) 
Amaury Leveaux
(50 m nage libre, 200 m nage libre, relais 4x200 m nage libre, relais 4x100 m nage libre) 
Florent Manaudou
(50 m nage libre) 
Anthony Pannier
(1500 m nage libre) 
Benjamin Stasiulis
(100 m dos, 200 m dos, relais 4x100 m 4 nages) 
Alain Bernard
(relais 4x100 m nage libre) 
Lorys Bourelly
(relais 4x200 m libre) 
Hugues Duboscq
(relais 4x100 m 4 nages) 
Grégory Mallet
(relais 4x200 m nage libre) 
William Meynard
(relais 4x100 m nage libre) 
Giacomo Perez Dortona
(relais 4x100 m 4 nages) 
Romain Sassot
(relais 4x100 m 4 nages) 
Jérémy Stravius
(relais 4x200 m libre)