Au cœur des bassins (2/3)
C’est aujourd’hui
que la délégation française de natation course a débarqué dans la capitale
londonienne. Les nageurs ont récupéré leurs accréditations et pris leurs
quartiers dans le village olympique.
Une équipe de
France qui arrive à maturité après 10 années de montée en puissance, et affiche
ses ambitions : se classer troisième meilleure nation, après les
intouchables Etats-Unis et Australie. Je précise 10 années, car la natation
tricolore a fait sa révolution en 2001, après le zéro pointé des championnats
du monde de Fukuoka. Dès lors, la fédération mena une politique de haut
niveau, qui visa a tirer les nageurs vers l’excellence en les recentrant vers des grands pôles d’entrainements, et en rehaussant les minimas de
qualifications pour les compétitions internationales. Cette politique fit
grincer des dents de nombreux nageurs à cette époque, mais depuis 2008, nous en
récoltons les fruits et la natation française se porte au mieux.
En 2008, à
Pékin, la moisson avait déjà été de très bonne facture avec une médaille d’or
(Alain Bernard 100m NL), deux médailles d’argent (Amaury Leveaux 50m NL et 4 X
100 NL hommes), et trois médailles de bronze (Alain Bernard 50m NL, Hugues
Duboscq 100m et 200m Br). Six médailles, toutes masculines, qui ont fait de la
natation un des sports les plus en vue aux Jeux Olympiques en France. Les
espoirs sont donc importants pour Londres, et les nageurs français savent qu’ils
sont attendus au tournant. A une époque où l’escrime ou le cyclisme sur piste
français, anciens grands pourvoyeurs de médailles, sont un peu plus à la peine,
la natation course porte à bout de bras de nombreuses espérances.
Petit passage
en revue de l’effectif français. Douze femmes et dix-sept hommes défendront les
couleurs françaises dans le bassin de l’Aquatics Centre. Treize qualifiés (six
femmes et sept hommes) en individuel, auxquels on ajoute les relayeurs.
Les forces
féminimes
Sans
conteste, la plus grande chance de médailles chez les femmes est Camille
Muffat. A 22 ans, la nageuse sociétaire de l’Olympic Nice Natation arrive à
Londres avec des ambitions plein les valises ! Elle sera alignée sur 200
NL et 400 NL, avec dans les deux cas, l’objectif de la médaille d’or. Meilleure
performance mondiale de l’année sur 400, et deuxième meilleure sur 200, elle
fait figure de favorite et est tout à fait prête à assumer ce statut. Sa courbe
de carrière n’a connu aucune perturbation depuis 7 ans et son éclosion au haut
niveau aux championnats de France de Nancy en 2005. Après des championnats de France
2012 à Dunkerque qui l’a vu réaliser des performances de haut vol, alors qu’elle
avouait elle-même ne pas s’être totalement préparée pour l’échéance, Camille
arrive à Londres dans les meilleures dispositions. Et si la concurrence sera d’un
très haut niveau (Schmitt, Adlington et Pellegrini en tête), une des conditions
à la réussite sera la gestion de la pression des Jeux et de la plus grande
compétition de sa carrière.
Derrière
Camille Muffat, les chances de médailles féminines seront plus minces. Nos deux
dossistes Laure Manaudou et Alexianne Castel, toutes deux alignées sur 100 et
200m dos auront une carte à jouer. Respectivement 9 et 12ème
meilleures performances de l’année sur 200m dos, elles gardent toute leurs
chances d’intégrer la finale, et à partir de là, de pouvoir rêver à plus haut.
Surtout lorsqu’on observe que la meilleure performance mondiale de l’année n’est
qu’à deux secondes de nos deux frenchies !
Ce sera en
revanche plus difficile pour Coralie Balmy (alignée sur 400 et 800m NL), Lara
Grangeon (400 4N) et Anna Santamans (50 NL). Ces deux dernières étrennant pour
la première fois le costume de représentantes de la France aux Jeux Olympiques,
l’objectif sera d’emmagasiner de l’expérience pour la suite de leur prometteuse
carrière.
Les forces
masculines
Protégé d’une
trop forte exposition médiatique à l’aube de sa carrière par les Alain Bernard,
Fred Bousquet et autre Amaury Leveaux, Yannick Agnel arrive dans la capitale
britannique avec le statut de leader masculin de la natation française.
Qualifié sur 100m et 200m NL, il sera favori dans les deux épreuves, puisqu’il
est troisième et premier sur les rankings mondiaux en 2012. Derrière les deux
australiens (Magnussen et Roberts) sur 100m, il survole pour le moment la
discipline du 200m. Et cela tombe plutôt bien quand on sait que ce 200m n’est
autre que sa nage de prédilection, et celle dans laquelle il compte bien
frapper un grand coup ! Bien que novice aux Jeux Olympiques, il tentera de
profiter de la défection de Michael Phelps dans cette épreuve, pour essayer de
se rapprocher un peu plus de l’or olympique. Reste tout de même à écarter Ryan
Lochte, l’allemand Paul Biedermann, toujours présent aux grands rendez-vous, et
les asiatiques Park (Corée du Sud), Sun (Chine) et Matsuda (Japon).
Fabien Gilot
n’est lui plus un novice dans ce genre de compétition. Médaillé de bronze à
Barcelone aux championnats du monde en 2003 dans le relais 4 X 100 NL (course qui
fera acte de naissance de la nouvelle natation française), il a déjà été
présent à Athènes et Pékin, et arrive à maturité pour Londres, dans sa course
fétiche : le 100m NL. 10ème temps cette saison, Fabien sait
être présent dans les grandes courses, et a dans un coin de sa tête l’espoir de
surprendre tout un monde dans la course reine.
Dans le
sprint total, les positions ne sont jamais fixes, et les favoris sont durs à
désigner. Florent Manaudou et Amaury Leveaux tenteront donc de se frayer un
chemin vers le podium parmi les nombreux prétendants au titre de ce 50 NL.
Cesar Cielo qui a claqué un 21’38 aux qualifications brésiliennes semble en
bonne position pour défendre son titre, mais tant que la longueur n’est pas
nagée, rien n’est joué !
Nos dossistes
Camille Lacourt et Benjamin Stasiulis auront deux objectifs différents dans
cette compétition. Le premier visera le titre sur 100m et le second ira
chercher un podium sur 200m. Co-champion du monde avec Jérémy Stravius et
longtemps détenteur de la performance mondiale de l’année, Camille lacourt a vu
débarquer d’outre-atlantique une nouvelle fusée : Matt Grevers. Il y’a
fort à parier que leur duel sera l’un des grands moments de la semaine dans le
bassin olympique. De son côté, Benjamin Stasiulis visera dans un premier temps
une qualification en finale du 200m, avec ensuite l’espoir d’accrocher une
médaille olympique.
Un peu plus
en marge, Damien Joly et Anthony Pannier essayeront de jouer les trouble-fêtes
sur ce 1500m NL qui parait très ouvert derrière le coréen Park, à qui la
première place paraît promise. Ou encore
Clément Lefert, repêché sur 100m papillon in extremis, et qui nagera sans
pression, pour représenter la natation française sur une nage dans laquelle
nous sommes bien à la peine au niveau international depuis la retraite de
Franck Esposito, il y’a 10 ans…
Les relais
Tandis que
les relais féminins sont un peu plus en retrait dans la course aux médailles
(hormis peut-être au 4 X 200 NL), les relais masculins en nage libre sont dans
la course pour le titre. A commencer par le 4 X 100 NL, qui reste un souvenir
brûlant pour tout un pays, après la deuxième place à Pékin derrière le relais
américain emmené par un Michael Phelps promis à ses 8 médailles d’or. 3 des 4
relayeurs présents il y’a 4 ans sont de retour et ont bien l’intention de se
venger, avec la manière. Le relais 4 X 200 NL sera également à suivre puisque
les 4 relayeurs français entrent dans le top 16 des chronos de cette année.
Seuls les américains font mieux, et guidée par un Yannick Agnel sur-motivé, La France
croit en ses chances !
Coralie Balmy
|
(400 m nage
libre, 800 m nage libre, relais 4x200 m nage libre)
|
Alexianne Castel
|
(100 m
dos, 200 m dos)
|
Lara Grangeon
|
(400 m 4
nages)
|
Laure Manaudou
|
(100 m
dos, 200 m dos, relais 4x100 m 4 nages)
|
Camille Muffat
|
(400 m
nage libre, 200 m nage libre, (100 m dos, 200 m dos, relais 4x100 m 4 nages) relais 4x200 m nage libre)
|
Anna
Santamans
|
(50 m
nage libre)
|
Charlotte
Bonnet
|
(relais
4x200 m nage libre, relais 4x100 m 4 nages)
|
Justine
Bruno
|
(relais 4x100 m 4 nages)
|
Fanny
Babou
|
(relais
4x100 m 4 nages)
|
Ophélie-Cyrielle
Etienne
|
(relais
4x200 m nage libre)
|
Margaux
Farrell
|
(relais
4x200 m libre)
|
Mylène
Lazare
|
(relais
4x200 m libre)
|
Yannick
Agnel
|
(100 m nage libre, 200 m nage libre, relais
4x200 m nage libre, relais 4x100 m nage libre)
|
Fabien
Gilot
|
(100 m
nage libre, relais 4x100 m nage libre)
|
Damien
Joly
|
(1500 m
nage libre)
|
Camille
Lacourt
|
(100 m
dos, relais 4x100 m 4 nages)
|
Clément
Lefert
|
(100 m
papillon, relais 4x200 m nage libre, relais 4x100 m nage libre, relais 4x100
m 4 nages)
|
Amaury
Leveaux
|
(50 m
nage libre, 200 m nage libre, relais 4x200 m nage libre, relais 4x100 m nage
libre)
|
Florent
Manaudou
|
(50 m
nage libre)
|
Anthony
Pannier
|
(1500 m
nage libre)
|
Benjamin
Stasiulis
|
(100 m
dos, 200 m dos, relais 4x100 m 4 nages)
|
Alain
Bernard
|
(relais
4x100 m nage libre)
|
Lorys
Bourelly
|
(relais
4x200 m libre)
|
Hugues
Duboscq
|
(relais
4x100 m 4 nages)
|
Grégory
Mallet
|
(relais
4x200 m nage libre)
|
William
Meynard
|
(relais
4x100 m nage libre)
|
Giacomo
Perez Dortona
|
(relais
4x100 m 4 nages)
|
Romain
Sassot
|
(relais
4x100 m 4 nages)
|
Jérémy
Stravius
|
(relais
4x200 m libre)
|